Les robots humanoïdes ont indéniablement fasciné au 20ème siècle dans la littérature et au cinéma : Metropolis (1927), Blade Runner (1982), Terminator (1984), Robocop (1987), la saga Star Wars… Le 21ème siècle sera-t-il le siècle où la réalité rattrapera la fiction ? C-3PO et ses amis n’ont qu’à bien se tenir, car Atlas et ses cousins sont en marche.
Nous ne traitons pas assez ce sujet sérieux dans ce colonnes et c’est dommage…Surtout que, parmi les interfaces de demain, le robot pourrait jouer un rôle incontestable d’assistant auprès de population en difficultés. Ce sont des aides que l’on va de plus en plus considéré comme essentiel dans l’amélioration des services à la personne.
L’un des robots qu’i m’a le premier impressionné se nommait ASIMO (1,30 m, 48 kg), un robot du japonais de chez Honda, dans les années 1990. Aujourd’hui, il court à 9 km/h. Evidemment, côté français, la famille de la société Aldebaran Robotics déjà composée notamment du petit Nao (58 cm, 4,8 kg), s’est agrandie en 2015 par le lancement du robot de compagnie Pepper (1,21 m, 28 kg). Mais avec à peine plus de 10 000 ventes annuelles dans le monde, ce marché ne semble pas encore mature. A taille humaine, la complexité technique augmente : plus lourds, ils éprouvent des difficultés à garder l’équilibre. De nombreuses réserves subsistent, notamment sur leur prix de vente bien sûr, mais aussi sur le bruit généré, leur consommation et autonomie, ou encore sur leurs dangers potentiels… Pour l’instant, les prototypes ne sont pas tout à fait adaptés pour interagir avec les humains, et le risque de blessure pour l’entourage immédiat existe. La délicate gestion des situations imprévues et l’amélioration de la marche artificielle restent les priorités : les temps de calculs de quelques millisecondes doivent être réduits au maximum pour rendre les robots moins lents en leur permettant de réagir si leurs pieds ne se posent pas exactement où cela était prévu du fait d’une variation du sol. Contrairement à nos muscles, les moteurs actuels offrent peu de flexibilité. La conception de muscles artificiels est une piste prometteuse mais complexe. Parmi les alternatives explorées, on peut citer les muscles pneumatiques, les systèmes de ressorts réglables, ou encore les recherches sur les matériaux intelligents capables de se déformer lorsqu’ils sont parcourus par un courant électrique. Par ailleurs, faire courir un robot à taille humaine décuple toutes ces difficultés. Le risque de chute est donc élevé, comme en témoignent les vidéos de l’édition 2015 du challenge robotique DARPA.
Les axes d’améliorations sont donc très nombreux : repérage dans les espaces complexes, adaptation à tout type d’escaliers, rapidité et course, développement de muscles artificiels… L’art de savoir regrouper de multiples technologies variées et complexes dans un seul système nécessite des compétences transversales.
Mais avec cette récente démonstration, Boston Dynamics met sous le feu des projecteurs les avancées technologiques américaines. Les machines deviennent de plus en plus performantes et adaptées à l’environnement.
Et le potentiel d’application est très important. Outre l’application militaire évidente, l’espoir est que ces robots humanoïdes puissent décharger les humains des tâches les plus pénibles ou dangereuses. A l’instar des drônes, ils pourraient en effet atteindre des endroits inaccessibles ou trop dangereux pour les humains, en cas de catastrophes naturelles par exemple, visiter des sites tels que Fukushima, ou encore intervenir lors d’incendies de bâtiments.
Cependant ces avancées technologiques ne font pas l’unanimité. Au-delà des questions éthiques et de la peur du remplacement de l’homme à long terme, une partie de la population s’interroge sur l’avenir de certains emplois. Pour d’autres, les robots seront de bons assistants dans le cadre d’une collaboration synergique homme-machine. Mais comment rassurer les ouvriers, à commencer par les manutentionnaires qui auront observé Atlas soulever des cartons et les ranger sur les étagères d’un entrepôt ?
Par ailleurs, plusieurs centaines de chercheurs et experts en intelligence artificielle ont exprimé en juillet 2015 leurs craintes concernant un futur fait d’armées de robots tueurs. Parmi les signataires figurent le professeur Stephen Hawking, l’entrepreneur Elon Musk, le co-fondateur d’Apple Steve Wozniak, ou encore Demis Hassabis… chef exécutif de l’entreprise d’intelligence artificielle Google DeepMind…