Il aura fallu quelques vingt ans, pas mal de déboires, plusieurs crises, pour qu’enfin on découvre que la domotique nécessite un écosystème équilibré.

Il fallait au marché une colonne vertébrale. On a d’abord accusé le manque de comptabilité, puis l’absence de standard. Certains ont insistés sur l’importance de l’interopérabilité des systèmes. Le président-fondateur d’Echelon, Ken Oshman fut d’ailleurs le premier à me démontrer l’importance de cette interopérabilité en 1986. Ensuite on s’est reporté sur les installateurs qui manquaient de formation, de compétence et même d’ouverture d’esprit. Ce n’était pas des commerciaux convaincants. Depuis vingt ans le coupable c’est le câblage, qui vient « étouffer » l’environnement et le complexifier. A chaque étape de développement du marché, il fallait trouver une « tête de turc ». En réalité, on oubliait l’essentiel : la nécessité d’avoir une colonne vertébrale. Une structure autour de laquelle les applications allaient se développer, s’enrichir et séduire l’utilisateur. Aujourd’hui nous l’avons. C’est l’Internet Protocol. Une multitude d’applications et de services vont alors pouvoir éclorent atour de cet axe structurant. D’où l’intérêt soudain des Fournisseur d’Accès Internet qui croit soudainement que la domotique est un véritable secteur d’activité qui passeront par leur « Box ». De nombreux constructeurs de systèmes domotiques sont aujourd’hui démarchés par ces Fournisseurs d’Accès. A côté des offres de loisirs domestiques, de surveillance, de Home cinéma, la domotique apparaît comme une corde supplémentaire à leur arc. Comme ils disposent des « tuyaux » de communication les informations liées à la sécurité, au contrôle d’accès, à l’état des capteurs va passer par leur offre de communication globale. Et l’on va certainement proposer en 2009 aux abonnés Internet haut débit de recevoir un état de la situation de leur résidence secondaire ou principale sur leur téléphone portable. C’est ce que l’on peut appeler l’Ecosystème domotique. Il manquera au dispositif une compagnie d’assurance pour offrir des conditions avantageuses à ceux qui sont équipés, et un crédit bancaire à ceux qui souhaiteraient s’équiper. Comme on le verra dans notre rétrospective pages 2 et 3, le «  Plan d’Epargne Domotique «  avait déjà été imaginé en 1988 ( cf Domotique News N°3). Ainsi bénéficierait-on d’un large écosystème. Trouver le bon équilibre entre le bénéfice pour l’utilisateur et l’évolution économique du secteur, tel est l’enjeu.

Bruno de Latour

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