Objets connectés : premier pas dans la domotique ?

L’année 2014 sera-t-elle celle de l’an 1 des objets connectés? 11 % des Français possèdent au moins un objet connecté, nous indique l’Ifop. 50 % l’utilisent principalement pour surveiller ou améliorer leur santé.

La vague redouble, le public en est friand. 2014 va commencer en fanfare avec la pléiade de nouveaux produits communicants exposés au Consumer Show de Las Vegas. Les chiffres annoncés font en effet tourner bien des têtes : il y aurait 15 milliards d’objets connectés* aujourd’hui et il pourrait y en avoir 80 milliards en 2020 ! Séminaires, conférences sur le sujet se multiplient. Salle comble à l’Atelier BNP Paribas de Paris début décembre pour une présentation ciblée avec l’Ifop sur les objets de santé connectés. Même effervescence au Web13 à Saint Denis ou le fondateur de Netamo annonce sa Carte Interactive affichant les données de ses Stations Météo. Dans la plus grande salle des Arts et Métiers, avenue d’Iena à Paris, plusieurs centaines d’entrepreneurs et d’hommes d’affaires à l’affût écoutent religieusement les présentations organisées par l’Institut G9+. Ce dernier s’apprète à publier «les nouveaux eldorados de l’économie connectée». Un document qui vise à attirer l’attention des citoyens et des élus sur une évolution sociétale et humaine. Quatre idées majeures accompagnent cette réflexion, mise au point avec la participation du think tank « Objets Connectés & Intelligents » : une prise de conscience par les décideurs politiques et les acteurs économiques de la formidable opportunité que représente l’Internet des objets pour la France qui a toutes les cartes en main pour devenir LE leader européen de l’objet communicant. Deuxième idée force : le paradigme d’une nouvelle économie est déjà là : l’économie de services s’est généralisée à tous les secteurs économiques traditionnels. Troisième défi industriel à relever : les acteurs traditionnels du secteur, qui doivent redoubler d’agilité pour intégrer cette nouvelle conception du produit. Enfin , la réussite passera par la régulation… qui impose l’encadrement de la traite des données personnelles, la sécurité des produits, une compatibilité des différents interfaces pour permettre aux objets de communiquer les uns les autres avec plus de transparence. Équipés d’une puce ou d’un capteur, reliés à Internet ou entre eux, demain tous les objets auront vocation à nous parler, que ce soit pour nous indiquer notre qualité de vie, de sommeil, ou pour assurer le suivi de notre cure ou médication. Les exemples foisonnent déjà et font souvent sourire (fourchette, brosse à dent connectées…) «La numérisation du monde physique va chambouler presque tous les domaines de marchés actuels et permettre l’émergence de nouveaux domaines. » écrit Luc Bretones, vice-président de l’Institut G9+, en préambule de l’ouvrage : La domotique traditionnelle vit ses derniers jours. Avec l’arrivée d’une grande variété de capteurs et d’actionneurs émergent de nouvelles applications. Et ces vrais que les français occupent la tête du peloton avec de nombreux talents comme Withings (balance, cardiomètre…), Netatmo (station météo, thermostat…) et même des leaders de l’ancienne économie s’y mettent. Après Philips et sa plateforme Hue, Electrolux et sa cuisine connectée, SEB qui lancera sa Nutricook Connect, prototype de cocotte connectée. Sans oublier Evian qui a lancé en 2012 le concept d’Evian Drop, en collaboration avec BETC Digital et Joshfire. Cet élément aimanté sur le réfrigérateur permet de commander son eau directement à la source, via le Wifi de la maison. Les marchés Machine-to-Machine ou Internet des Objets sont matures. Les besoins vont rapidement se structurer. Il y a en effet de multiples applications innovantes. La maison connectée est un océan inexploré. Il ne faut pas laisser passer le train de cette nouvelle révolution industrielle.