Concrétiser une idée innovante. Jusqu’à présent, il n’existait pas véritablement de cadre pour que les innovateurs entreprenants accouchent d’un objet trop innovant dans les usines
traditionnelles. Surtout que pour espérer le succès, il faut à un objet connecté 9 mois de production et environ le double pour trouver son marché. La rapidité est un facteur clé. Regrouper toutes les compétences dans un même lieu, telle fut l’idée originale du PDG de Withings, Éric Careel. Il a su convaincre le numéro deux européen de la sous-traitance électronique, Éolane, de se lancer dans ce projet. Ensemble, ils ont conçu ce centre d’innovation des temps modernes. Un lieu sans doute unique en Europe, qui devra correspondre aux produits rapides et innovants de la nouvelle économie. Quelques jours plus tard, s’est inauguré le Centre national RFID (CNRFID). Un showroom dont l’objectif est d’accélérer l’adoption des objets connectés dans le monde de l’industrie. Deux petits villages français se sont ainsi lancés dans l’innovation : Saint-Sylvain d’Anjou, au nord d’Angers, et Rousset, petit village de 4500 habitants, situé à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence. Le premier est tout à la fois un espace de coworking, un fablab, des bureaux et un espace industriel équipé d’outillages, de machines de découpe, d’imprimantes 3D, mis à disposition des start-up. Une équipe permanente de dix professionnels est également présente pour aider les start-up dans leurs projets. En 2015, la société privée exploitante de la Cité des objets connectés pense accueillir une vingtaine de projets. Son objectif étant d’en porter près de 170 d’ici quelques années. Les deux cités ont l’intention de nouer des partenariats. Un troisième larron pourrait entrer dans cette partie : The Camp, un campus high-tech de 15 000 m2 qui devrait voir le jour à Aix-en-Provence en 2017. Inutile d’aller bien loin pour trouver une illustration de cette France innovante. À quelques centaines de mètres de la Cité de l’objet connecté, la start-up Qowisio, créée elle aussi dans la cité angevine, vient de lever 10 millions d’euros pour lancer en France son premier réseau public bas débit dédié aux objets connectés. Serions-nous devenus une terre fertile pour les centres d’innovation et de R&D ? Intel vient d’investir 25 millions de dollars dans Vuzix, afin de lancer son propre modèle de lunettes connectées sur le marché. Samsung investit quelques millions chez Sigfox, dont le protocole de communication bas débit est intégré à la nouvelle plateforme Samsung Artik. À l’heure où pratiquement tous les constructeurs de hardware ont disparu, que les telcos s’appauvrissent, la valeur des prochaines années va se déplacer du logiciel vers l’Internet des objets et le big data.
Bruno de Latour
Parmi les actionnaires de la Cité de l’objet connecté
: Eolane, Indigo,, Air liquide Qowisio, Telelogos,