Trente ans plus tard, le mouvement HLM revient sur les fonds baptismaux de la domotique collective.
Le coût d’envoi fut donné par le concours lancé en 1985 « Pour Habiter Interactif » (PHI), lancé par le Plan Construction et Architecture (PCA). Quelques années plus tard, ce fut le programme de R&D « Cité Services », qui donnait le jour à « L’Interface Domotique Collective » (IDC). L’innovation en milieu HLM ne date donc pas d’hier. Et l’OPAC de la ville de Marseille, où se déroule le 79e congrès, fut l’un des premiers à installer des logements équipés de domotique. À l’époque subventionnés. Le produit Eco-Touch, une des vedettes domotiques du prochain congrès HLM. Lors du prochain congrès HLM, la société OGGA, spécialisée dans la conception de solutions de gestion intelligente de l’énergie destinées aux logements, va présenter une gamme de produits innovants principa-lement destinés à maîtriser les dépenses énergétiques (voir page 4 « Produits »). Et l’on retrouve dans cette approche les mêmes préoccupations que celles des produits lancés en 90 : « permettre à chacun, notamment ceux qui en ont le plus besoin, de maîtriser les consommations d’énergie et d’améliorer le confort, avec un système très simple qui s’adapte aux habitudes de vie des occupants. » 30 ans plus tard, les préoccupations n’ont pas bougé d’un iota. L’utilisateur plébiscite toujours le même trio de tête dans son hit-parade des fonctions fétiches : contrôler son chauffage (donc ses dépenses), son éclairage (pour moins dépenser et ajouter un peu de confort d’ambiance), et être en totale sécu-rité. Les années passent, les attentes restent les mêmes. Ce sont les réponses qui ont changé. La nouvelle génération de produits, proposée au monde HLM, repose sur une intelligence artificielle qui sauvegarde les habitudes de l’utilisateur. Ainsi pour le thermostat connecté, vedette du marché : si l’habitant est absent, l’appareil régulera la température du logement pour améliorer les économies d’énergie. Via son smartphone, l’utilisateur contrôlera sa consommation quotidienne d’eau et de chauffage en temps réel. De plus, le client a un contrôle total sur les données et sur sa consommation. C’est ce que propose par exemple le boîtier Eco-Touch, qui nécessite l’intervention d’un électricien. L’arrivée des objets connectés bouleverse les offres. Ainsi est-il devenu facile de piloter son éclairage ou de bénéficier des services d’une vidéosurveillance. Les fonctions sont de plus en plus intuitives et séduisent les occupants. C’est dans le creuset du monde HLM que les innova-tions ont toujours poussé en France et que l’on a cultivé, les services innovants. Sans doute faudrait-il accélérer en lan-çant un programme « HLM 4.0 », où en grandeur nature, serait testée et évaluée une domotique collective au service des usagers.
Bruno de Latour