La domotique
Les premiers développements de la domotique sont apparus au milieu des années 1980. Ils sont la conséquence de la miniaturisation des systèmes électroniques et informatiques. Le développement des composants électroniques dans les produits domestiques a amélioré les performances, rationaliser et réduit les coûts de consommations en énergie des équipements. La combinaison de ce processus avec l’apparition sur le marché de services de communication performants (RNIS, numérisation des réseaux, Minitel…) n’est pas étrangère à l’émergence de systèmes innovants orientés vers la communication et les échanges dans le logement et vers l’extérieur de celui-ci. Une démarche visant à apporter plus de confort, de sécurité et de convivialité dans la gestion des logements a ainsi guidé les débuts de la domotique.
Elle a privilégié deux aspects :
– l’intégration, en permettant aux produits d’agir de manière autonome tout en communiquant et en interagissant avec les autres équipements de la maison.
– la multifonctionnalité, en offrant des fonctions relevant de domaines et de métiers aussi différents que la maîtrise de l’énergie, la sécurité des biens et des personnes, la communication.
Lors des premiers pas de la domotique, l’offre industrielle s’est structurée autour de deux grands axes :
– les produits pour l’habitat collectif qui combinent les fonctions de gestion des consommations d’énergie et de sécurité avec celles de communication (assez proche de l’immotique),
– les produits pour l’habitat individuel, où la gestion de l’énergie n’est pas obligatoirement la fonction la plus porteuse pour le marché, comparée à la sécurité des biens et des personnes (service de santé notamment), à la gestion des automatismes et à la communication.
L’observation des expérimentations menées depuis 1985 montre un développement de la domotique suivant trois axes majeurs :
– les automates dont la sophistication ne cesse de progresser apportent des commodités de confort et de sécurité. Leur coût ne les rend accessibles pour l’instant qu’à la partie aisée de la population. Ils peuvent aussi apporter une sécurité auprès des personnes à mobilité réduite, handicapées physiques ou âgées.
– les interfaces d’assistance à la gestion d’énergie qui offrent des possibilités importantes de gestion directe des consommations, des charges, de surveillance des réseaux. Elles sont surtout utilisées par les gestionnaires de l’habitat et par les prestataires de services techniques (eau, gaz, électricité…).
– les outils de communications qui sont amenés directement dans l’habitat et qui y apportent des téléservices (assistance, soins, formations…). Ils sont organisés autour du câble, du téléphone et de ses extensions.
Dix ans déjà…
Le premier système agissant sur des fonctions de l’habitat jusqu’alors traitées séparément et préfigurant ainsi ce que va bientôt pouvoir offrir la nouvelle approche fut le SECURISCAN de THOMSON il y à dix ans. Malheureusement pour lui ce système est né trop tôt, à une époque où les transmissions par courants porteurs n’étaient pas assez fiables et ou l’architecture centralisée retenue posait des problèmes d’ergonomie.
Il faut reconnaître que jusqu’à présent les seuls corps de métier qui ont gagné de l’argent avec la domotique sont les journalistes et les consultants en marketing! Tous les investissements industriels réalisés à ce jour dans ce domaine se sont soldés par des échecs. L’attitude classique dans beaucoup d’entreprises en contact avec une partie du marché grand public au cours de la décennie 80 était de vouloir proposer une offre domotique complète centrée sur son propre métier d’origine.
Bien entendu aucune entreprise ne pouvait couvrir seule un éventail assez large de sujets pour que son offre soit suffisamment attrayante. Par ailleurs le manque de liberté ressenti par les clients potentiels, obligés d’acquérir tout un ensemble de produits chez un même fournisseur, associé à un manque de commodité d’utilisation et finalement à une valeur ajoutée faible en regard d’un prix généralement élevé eurent raison de toutes les tentatives de lancement.
La plupart des entreprises européennes de taille importantes et potentiellement concernées par la domotique ont essuyé un échec dans ce domaine. A travers cette expérience, elles ont acquis la certitude qu’elles ne pourraient pas réussir seule sur ce créneau avec une solution propriétaire. Après les excès d1impétuosité des années 😯 ces entreprises sont devenues aujourd’hui très frileuses, elles ne jurent que par les normes et ne prendront plus d’initiative jusqu’à ce qu’un standard significatif apparaisse sur le marché.
L’horizon de la domotique s1est éclairci avec la disparition des prétendants de la première heure. Par ailleurs les résultats des projets européens ayant trait à la domotique ont beaucoup déçu. Des solutions techniques obsolètes et peu performantes, une mise en oeuvre compliquée et coûteuse font que ces travaux ont de grandes chances de subir le même sort que les défunts D2MAC et HDMAC malgré les millions d’écus dépensés et le soutien d’institutionnels comme EDF. Tout ceci est propice à l’émergence de solutions intrinsèquement valables introduites par des entreprises de taille moyenne ayant des obligations vitales de résultats.
La DOMOTIQUE vue par Joel Renault président-fondateur de DELTA DORE
Oui presque 25 ans que le terme “ domotique” a été lancé et bientôt 20 ans pour DOMOTIQUE News.
Mon avis sur ces 20-25 ans est de dire que des irresponsables gouvernementaux, administratifs, groupements industriels voire des médias à l’origine ont fait rêver un certain public en vantant une domotique prête à apporter un panel considérable de services dans la maison.
La réalité a été décevante ; les technologies dans leur capacité, à court terme, d’intégrer les besoins suscités n’étaient pas prêtes pour répondre à court terme. Il y a donc eu enchainement de déceptions et le mot domotique non content d’être presque mort dans l’oeuf a porté une connotation négative.
Aujourd’hui technologies et besoins sont pratiquement en adéquation et il est possible de parler pour un avenir proche d’un vrai débat
sur la domotique. En parallèle depuis le début des années 2000 certains industriels s’efforcent d’assener le coup de grâce au terme “ domotique ” et de promouvoir des mots et/ou construction de mots pour relancer le débat sur cette domotique : maison intelligente, home automation, etc, etc… on peut en citer beaucoup. Chacun y poussant sa romance et sa “ base line ” !
Bruno de LATOUR a eu le grand mérite d’être constant dans sa démarche avec DOMOTIQUE News d’arriver à son n°200 et porter le terme “domotique” comme il le faut et il faut surtout continuer et DELTA DORE a décidé depuis longtemps de rester dans cette logique. Par contre, nous raisonnons en fonction de nos compétences métiers en “domotique selon DELTA DORE”.
J. R.