La première vague de l’Internet n’a pas su profiter à l’Europe. Il n’en sera pas de même pour l’Internet des objets… soyons en persuadé. Une mobilisation est cependant nécessaire. Et les acteurs publics doivent créer les conditions propices à cette nouvelle révolution numérique. Le sérieux cabinet AT Karney vient de publier une étude européenne en profondeur, sans doute la première de ce type. Pour les auteurs, il est nécéssaire que les acteurs européens prennent des risques en investissant dans les objets connectés et reconsidèrent leurs business models. « Il faut que se crée une synergie de réinvention et de prise de risque », indique Julien Vincent, Directeur au cabinet A.T. Kearney et co-auteur de l’étude. Sinon, l’opportunité de prendre le lead sur l’internet des objets pourraient bien échapper à l’Europe. La collaboration entre les groupes industriels historiques et les acteurs High Tech est nécessaire, voir stratégique. Pas évident. Ce sont les secteurs de la santé et des services publics qui sont les plus prometteurs, mais l’Europe tarde à les faire entrer dans l’ère digitale. Le cabinet a étudié le positionnement et les atouts des 28 pays Européens et Ils ont identifiés les plus haut potentiels d’ici 2025. Huit secteurs verticaux et plus de 40 applications ont été étudiés, parmi lesquels « Housing and hospitality », secteur qui représenterait 165 milliards de dollars, l’un des plus importants pour les foyers européens. Mais nous n’en sommes qu’au début des objets connectés. Beaucoup de produits actuels restent « des expérimentations ».La prochaine étape, c’est quand ces choses commenceront à communiquer entre elles. L’internet des objets bénéficiera largement au secteur High Tech européen.
Bruno de Latour