EDITORIAL Home Smart Home

Les appartements de demain vous rendront plus calme, plus en sécurité, plus riche et en meilleure santé et ils existent déjà ! En ouverture de ce remarquable dossier de 39 pages, les journalistes
américains ont rapidement planté le décor.
L’Internet à la maison est d’abord une affaire de services. L’entreprise vedette n’est pas un grand nom de l’industrie, mais une start-up du nom de SmartThings. Elle a créé une plateforme pour permettre aux objets connectés de dialoguer simplement. Une approche par le «petit bout de la lorgnette» qui séduit outre-atlantique. Les portes, serrures, ampoules électriques et même les sprincklers échangent des données en respectant la priorité de vos besoins. Au coeur du dispositif un smartphone et un kit de démarrage à 300 dollars (comprenant capteurs et hub avec qui on se synchronise). Les protocoles de communication retenus sont zigbee et Z-Wave. En 2018, indique la société d’études IHS technology, il y aura 45 millions de services domotiques installés. Si Apple, AT&T et Google sont sur les rangs, c’est que le marché est d’importance. Dans les cinq ans, il atteindrait 12 milliards de dollars de chiffre annuel. Dans l’intervalle il faut convaincre le consommateur que les produits sont sûrs et fiables. Seulement 1% des foyers américains disposent de système domotique. La route est donc dégagée pour SmartThings qui a conclu un accord avec l’un des géants de l’assurance et des services pour inclure ces hubs dans un plan d’assurance domestique. La start-up a aussi convaincu Philips et Jawbone ,pionnier des équipements mobiles connectés afin d’étoffer l’offre. Il n’en reste pas moins que convaincre le client américain de se lancer dans la maison connectée n’est pas une tâche facile. Il faudra la puissance marketing des «Tech Titans » comme les apelle Time Magazine. Et que nous pourrions baptiser les mousquetaires du Smart Home : Apple, General Electric, Google, Microsoft. Ils s’apprêtent à bondir sur la scène de la maison connectée. Avec, à leurs côtés les « Telecom masters » que sont Verizon, At&T, Comcast. Entourés des spécialistes de la sécurité, les fabricants d’appareils ménagers (LG, Samsung, Whirlpool…) et enfin les réseaux de distribution. Rien n’est encore joué. D’autant que le géant coréen Samsung n’a pas dit son dernier mot, il est sur le point de racheter SmartThings et d’entrer ainsi de plein pied sur le marché de la domotique grand public. Prix annoncé pour ce rachat : 200 millions de dollars : il faut bien contrer le HomeKit d’Apple ! Le chef d’orchestre, Tony Fadell, fondateur de Nest Labs, nouveau gourou de la maison connectée, souhaite donner du sens à l’univers domestique.
Bruno de Latour